Journée du Bien Vieillir : prévention et simulation pour un vieillissement actif

« C’est la première fois que nous organisons cette journée au CHU », explique le Dr Coralie Labarias, responsable de l’Unité Équipes Mobiles de Gériatrie Intra & Extra Hospitalières, EPS PA du service Médecine Gériatrique. L’objectif principal est de faire connaître la gériatrie, ses unités fonctionnelles et les dispositifs existants, tant aux professionnels de santé qu’au grand public.

Cette journée repose sur quatre axes :

1. Informer sur les enjeux du vieillissement et les structures existantes.
2. Faire expérimenter concrètement le vieillissement grâce à des outils de simulation.
3. Montrer le travail en réseau de la filière gériatrique.
4. Sensibiliser à la prévention de la dépendance grâce au programme ICOPE, un programme pour prévenir la dépendance.

L’un des moments forts de la journée est la simulation des effets du vieillissement. Les participants peuvent enfiler un kit de simulation qui leste les articulations, altère la vision et l’audition, et limite les mouvements.  

Cette approche immersive sensibilise aussi bien les visiteurs que les soignants à l’expérience vécue par les personnes âgées, développant ainsi compréhension et empathie.

L’un des piliers de cette journée est la prévention, avec une mise en avant du programme ICOPE (Integrated Care for Older People), impulsé par l’OMS et déployé en France. Comme l’explique le Dr Labarias, ce dispositif « vise à prévenir la dépendance en identifiant précocement les fragilités chez les personnes de plus de 60 ans ».

Le programme repose sur un dépistage simple et régulier, qui évalue plusieurs domaines essentiels au maintien de l’autonomie :

• La cognition,
• La locomotion,
• La nutrition,
• La sensorialité (vision et audition).

Si aucun problème n’est détecté, la personne est simplement invitée à refaire le dépistage tous les six mois, afin de suivre l’évolution dans le temps.
Si une alerte est repérée dans un des domaines, cela déclenche une mise en relation avec les professionnels de santé pour une évaluation plus complète et une prise en charge adaptée.

Autre point essentiel : la démarche repose sur une implication active des personnes âgées. Elles peuvent se faire dépister sur recommandation de leur médecin ou proches, ou effectuer le test elles-mêmes via une application mobile dédiée au programme ICOPE. Cette approche permet d’agir tôt, même chez des personnes encore en bonne santé, et de retarder ainsi l’apparition d’une dépendance.

« C’est un véritable message de santé publique », souligne le Dr Labarias. « Même si on se sent bien, il est utile d’être sensibilisé et de s’inscrire dans une démarche de prévention. ».

Le cœur du message transmis lors de cette journée est clair :

• La dépendance n’est pas une fatalité liée à l’âge.
• Le vieillissement pathologique n’est pas inéluctable.
• Mieux vaut prévenir que subir.

Le Dr Labarias insiste : « On vieillit comme on a vécu. Plus tôt on s’en préoccupe, mieux on se prépare à bien vieillir. ».

Les bonnes pratiques sont simples : une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’une activité physique et le maintien des liens sociaux sont des leviers puissants pour préserver son autonomie.

L’événement a aussi pour but de vulgariser les messages de santé publique et d’inciter les proches à accompagner leurs parents ou amis lorsqu’une altération de la qualité de vie est observée. Le médecin traitant reste la première porte d’entrée, mais une consultation en gériatrie peut s’avérer nécessaire. « L’objectif, c’est le maintien de l’autonomie et de la qualité de vie », rappelle le Dr Labarias.

Cette journée bien vieillir illustre l’importance d’une prise de conscience collective autour du vieillissement. Informer, prévenir et accompagner permettent de mieux anticiper cette étape de la vie - pour la vivre pleinement, le plus longtemps possible.