Quand vous regardez votre téléphone, qui regarde la route ?
À l’occasion des Journées mondiales sans téléphone du 6 au 8 février, la Sécurité routière lance une campagne sur le danger d'utiliser un smartphone en situation de conduite.
En mettant littéralement en scène, dans un nouveau film, l’effet de l’usage du téléphone et les interférences qu’il occasionne, la campagne nous interpelle sur notre dépendance à l’objet, mais surtout sur la forte altération de nos facultés de concentration qu’il provoque.
Une altération qui devient dramatique sur la route. L’inattention est à l’origine de 24 % des accidents corporels de la route.
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Avec un spot inédit de 35 secondes, la Sécurité routière matérialise dans une succession rapide de situations cocasses mais bien réelles, l'omniprésence frénétique des écrans et ces secondes où un usager pense pouvoir faire deux choses en même temps : conduire et participer à une visioconférence, regarder des vidéos, consulter des mails, répondre au téléphone, etc. Le film met en scène ces différents usages du smartphone au volant et incite les usagers de la route à s'interroger sur leur pratique, avec cette simple et saisissante question : qui regarde la route ?
On le sait, conduire exige une concentration permanente et une prise d’information continuelle tout au long de son parcours. Quand l’attention du conducteur est ponctuellement détournée vers d’autres tâches ou distracteurs, sa faculté à détecter les événements de la circulation et à anticiper est fortement diminuée.
En effet, selon l’OMS un conducteur qui téléphone en conduisant, enregistre entre 30 et 50 % d’informations en moins et prend 4 fois plus de risques de provoquer un accident corporel.
En 2023, un défaut d’attention (inattention ou usage de téléphone ou de distracteurs technologiques) a été relevé chez un conducteur dans 24 % des accidents corporels, coûtant la vie à 390 personnes en France (Bilan de l’accidentalité 2023 de l’ONISR). En 2023, 612 782 contraventions ont été relevées par les forces de l’ordre pour usage d'un téléphone ou autres distracteurs en conduisant, dont 555 146 pour usage d’un téléphone tenu en main par le conducteur d’un véhicule en circulation (Bilan des infractions 2023 de l’ONISR). Enfin, les baromètres qui étudient le comportement des Français sur la route montrent tous un usage préoccupant du smartphone en situation de conduite : plus de 80 % des automobilistes déclarent l’utiliser en conduisant et 67 % des motards. Les cyclistes sont 65 % à le regarder en circulant, et les trottinettistes, 76 % en roulant. (Baromètre AXA 2024).