Élodie Jullian : un parcours de femme inspirante au cœur de l’urgence
À l’occasion de la Journée des droits des femmes, le CHU de Nîmes met à l’honneur Élodie Jullian, cadre de santé engagée et passionnée. Infirmière de formation, elle a gravi les échelons avec détermination pour occuper aujourd’hui un poste clé au sein du SMUR et du Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence (CESU). Femme de terrain, elle revient sur son parcours, ses défis et son engagement quotidien : voici son portrait inspirant !

Quel est votre poste actuel et quel est votre parcours ?
Je suis un pur produit Nimois puisque j'ai fait mon école d'infirmière à Nîmes, je suis sortie en 2003… ça me fait 10 ans infirmière, surtout sur le secteur des réanimations. J’ai poursuivi avec l'école des cadres puis intégré le service des urgences et réanimation pendant sept ans au CHU de Nîmes. Depuis un an et demi je suis cadre mi-temps au SMUR et en mi-temps au CESU et en mission transversale sur l'urgence vitale intra-hospitalière.
Au quotidien, à quoi ressemble une journée type dans votre poste ?
Je travaille en collaboration avec la docteure Hélène Robert, on a pu mettre en place plein de nouvelles activités au sein du SMUR comme des réunions conjointes de services, des manœuvres, des rédactions de procédures, de nouveaux protocoles... Là, on est en train de travailler sur une nouvelle ingénierie des sacs d'intervention, entre autres. Y a pas mal de projets avec le déploiement de nouveaux respirateurs pour la prise en charge des nouveaux nés, par exemple, et des transports néonat. Donc voilà, on a un petit binôme bien dynamique ET féminin.
Y a-t-il une expérience marquante ou un moment fort de votre carrière qui vous a particulièrement marquée ?
Sans hésitation, le Covid a été un fait marquant dans ma carrière. Parce que j'ai eu la chance de traverser cette crise hospitalière dans les secteurs de réanimation, avec des équipes qui n'étaient pas du tout aguerries à ces prises en charge. On est parti de très loin et on a fait un travail remarquable en augmentant le nombre de lits de réanimation, en étant obligé de former des personnels supplémentaires pour venir tenir des postes en réanimation. Ça a été un super défi au sein du secteur de réanimation avec mes collègues cadres et avec les équipes.
Comment est-ce que vous faites pour avoir une vie professionnelle aussi chargée tout en ayant une vie personnelle ?
C’est pas toujours facile d'être une femme de nos jours avec des postes d'encadrement parce que si on met du cœur à faire son métier, ça prend du temps. Même si parfois ma vie professionnelle déborde un peu dans ma vie personnelle, j'y trouve moi mon équilibre et je pense que c'est important pour les femmes aujourd’hui d'occuper des professions qui leur correspondent et qui sont en lien avec les valeurs qu'elles portent et qu'elles veulent véhiculer.
Avez-vous des passions ou des engagements dans votre vie personnelle qui vous tiennent à cœur ?
Entre la vie de maman solo et les astreintes de prélèvements d’organes, j’arrive tout de même à trouver du temps pour ma passion et mon échappatoire : monter à cheval ! Une passion que je partage avec mes amis et mes enfants, qui sont des moments nécessaires pour moi... C’est des moments de liberté, d'évasion qui me permettent de me concentrer sur ma relation avec le cheval, je trouve que c’est apaisant et loin de tout le tumulte de la vie hospitalière.
En tant que femme, avez-vous rencontré des défis spécifiques dans votre parcours dans la fonction hospitalière ?
Je n’ai pas senti de différence particulière parce que j’étais une femme. Je trouve que l'encadrement hospitalier est plutôt bienveillant car je n’ai jamais ressenti cette sensation de devoir prouver plus de choses ou que mon parcours et mon évolution de carrière a été entachée par le fait d'être une femme. Même si mon équipe est très masculine, je ressens que c'est une force pour moi d'être une femme parce que je peux avoir une approche moins frontale et beaucoup plus douce dans les missions de mon travail.
Si vous devriez adresser un message aux jeunes femmes qui souhaitent s'engager dans la fonction hospitalière ?
C’est un métier très riche et tourné vers les autres, qu'on soit infirmier, qu'on soit cadre de santé, qu'on soit aide-soignant, qu'on soit médecin… Je dis souvent que c’est un métier « humain au carré » c’est-à-dire que c’est de l’humain sur de l’humain car c’est un métier riche, qui nous apprends tous les jours dans les relations aux autres. A n’importe quel niveau hiérarchique et n’importe quel métier, on concourt à la prise en soin de nos concitoyens et c’est toujours riche d’enseignement.